Stage sur l’aquarelle, initiation et perfectionnement (octobre 2022)

Le 1er samedi, nous avons fait des tas d’exercices pour se familiariser avec l’eau, les pigments, le temps qui passe…Afin de se familiariser avec ce médium assez imprévisible !

  • Réaliser le nuancier de sa palette de peinture.

  • Exercices pour se familiariser avec les pinceaux, et autres matériels, la quantité d’eau, les chemins d’eau… Afin de montrer les nombreux effets que l’on peut obtenir.

  • Exercice humide sur humide : un même dessin tout de suite, puis après 2 mn, 3 mn, 4mn…On remarque la fusion avec des contours flous, puis le papier commençant à sécher, les effets changent.

On a aussi préparé plusieurs couleurs puis posées l’une à côté de l’autre sur papier mouillé et on a vu comment elles fusaint. Leurs contours restant flous

On a réalisé des lavis uniformes, dégradés (de plus en plus dilué) et bigarrés (2 couleurs qui se suivent) en suivant cette méthode:

– Mouiller le papier avec un gros pinceau propre

– Planche inclinée

– Poser la couleur de haut en bas et de gauche à droite en bandes, à la fin de la bande on recommence à gauche en superposant légèrement la bande précédente pour reprendre l’excès de peinture. A la fin on enlève l’excès de peinture de la dernière bande en passant son pinceau pressé entre les doigts (un peu sec).

– Sécher à plat

Cela donne en séchant un lavis uniforme, si on veut un lavis dégradé (de plus en plus clair vers le bas), on retrempe son pinceau en 1er dans l’eau puis dans sa couleur, et ainsi à chaque fin de bande. On peut faire plusieurs lavis l’un sur l’autre une fois sec. Ne jamais retoucher un lavis mouillé. Il faut aller assez vite pour toujours travailler dans l’humide et aussi fabriquer assez de couleur avant de commencer, sinon on perd du temps à en refabriquer et pendant ce temps-là le papier sèche. Les bords de la couleur posée ainsi sont flous et doux. Les effets sont souvent imprévisibles

Je n’ai pas pris de photos ce jour-là.

Le 2ème samedi, nous nous sommes penchés sur la technique de Reine Marie PINCHON, avec notamment l’utilisation de différents pulvérisateurs  et avons pu réaliser ensemble 2 aquarelles. 

Voici quelques photos

Ghislaine MILLER JONES
Nicole Dupin
Stéphanie GILET BERARD
Virginie DUFERMONT
Ghislaine MILLER JONES
Nicole DUPIN
Virginie DUFERMONT
Stéphanie GILET

CONSEILS GENERAUX – -MARCHE A SUIVRE

Plus on dilue, plus c’est clair.

Une belle aquarelle est un mélange de contours doux et flous (réalisés en humide sur humide) et des contours + durs (réalisés en humide sur sec). On commence toujours par l’humide sur humide  (dans les zones que l’on prévoit floues)

  • On fait un léger dessin le précis précis possible au crayon HB.
  • On commence toujours par planifier les zones de réserves, qui correspondent aux rehauts de lumière.
  • On prépare suffisamment de couleur. On peut ajouter de la gomme arabique pour pouvoir rouvrir des blancs plus tard. On fait des tests de couleur.
  • Puis on commence par les zones floues qui seront mouillées à l’eau claire avec une éponge ou un pinceau. On peut aussi vaporiser de grosses gouttes.

Puis on pose les couleurs les plus claires par un 1er passage (main), en chargeant son pinceau d’eau et de pigment, et ceci sans détails, d’autres passages viendront foncer et apporteront les détails. L’idéal est de commencer par l’arrière-plan, et de finir par le 1er plan plus intense en couleurs et en détails. Ne pas mélanger plus de 3 couleurs à la fois (sale), on teste les couleurs sur une feuille, ne pas hésiter à faire plus vif, car l’aquarelle perd jusqu’à 20% d’intensité. Il y a fusion des couleurs sur le papier humide. Les bords sont flous.

  • On peut vaporiser pour diluer, corriger, mettre du sel (les cristaux attirent à eux les pigments), du sucre (il cristallise, cela fait des effets de matière), faire des indentations avec un cure-dent, une aiguille, un bâton…Cela fait un léger sillon dans le papier, les pigments vont alors se concentrer dans ces sillons (pratique pour faire de fines branches d’arbres. C’est une action irréversible.
  • On peut faire des retraits de couleur avec un pinceau humide, de l’essuie-tout, un coton-tige, un ongle… surtout si on avait mélangé auparavant à sa couleur de la gomme arabique.
  • Le papier ayant séché on travaille humide sur sec avec de moins en moins d’eau (on dilue de moins en moins sa couleur) afin d’éviter de faire des « choux-fleurs ». En superposant une couleur transparente sur une autre, on fonce, on parle de glacis. Les bords sont nets. Si on le souhaite on peut les adoucir avec un pinceau humide. On peut aussi corriger avec une éponge magique
  • On peut faire des impressions avec des pinceaux ébouriffés ou éventails, avec du papier froissé…Une fois la couleur sèche, on peut en superposer d’autres, cela fonce.
  • On peut aussi poser des couleurs avec un pinceau sec, cela s’appelle un frottis. Le papier est visible par endroit.
  • On peut faire des projections à la fin . On charge une brosse pochoir ou une vieille brosse à dent de peinture diluée, et on projette des gouttelettes sur le papier (mettre du papier masquant sur les zones où on ne veut pas de projections), plus on est proche de la feuille, plus les gouttelettes sont petites. On peut aussi charger un pinceau le mettre à l’horizontal et tapoter dessus, les gouttes tombent. Sur papier sec les gouttelettes ne se déforment pas, au contraire du papier humide, où elles se répandent.
  • A la fin on enlève le drawing-gum pour retrouver le blanc du papier.

 LES RESERVES ET CORRECTIONS

       – faire le contour de la zone ou mettre un papier dessus qu’on retire si c’est sec

– mettre du fluide maquant (drawing-gum) avec un vieux pinceau recouvert de savon ou un pinceau sculpteur, sur les zones de lumière fortes, bien rincer tout de suite. Attendre complet séchage (10-15mn), avant de peindre dessus, retirer la pellicule à la fin, le même jour, car le fluide pourrait attacher.

       – passer de la cire ou un pastel gras blanc (c’est imperméable) sur la zone à réserver, bien appuyer, on retire la cire au cutter à la fin, mais c’est très difficile de peindre par-dessus, contrairement au drawing-gum.

       – mélanger sa couleur avec de la gomme arabique (ensuite + facile à enlever avec un pinceau humide)

correction sur sec : avec une gomme dure pour éclaircir, avec un pinceau humide pour retirer de la couleur, gratter avec un cutter (mais ne rien mettre par-dessus), du papier à poncer, de la gouache blanche, eau de javel diluée à 50% puis eau pour neutraliser la javel. Les terres s’enlèvent facilement.

VARIANTES

 Peindre avec une éponge, donne des effets d’une texture étonnante

Faire des coulures avec un support incliné, l’effet est très aléatoire

Faire des impressions de tissus, dentelle, alu… On trempe le tissu, l’alu… dans la peinture et on imprime sur la feuille.

ASTUCES :

Le papier aquarelle absorbe le rouge de cadmium clair et le fait paraître rose, pour éviter cela, commencer avec un orange, puis après séchage appliquer le rouge.

Manier avec prudence le jaune de Naples, car il est plus opaque que les autres.

Il faut savoir que certaines couleurs ont tendance à précipiter , à granuler ( couleurs minérales)( elles font des micro-tâches).

Pour l’éviter ne pas superposer le bleu outremer par de l’ocre jaune, du bleu de céruléum ou de l’alizarine.

De même avec le jaune de cadmium à ne pas recouvrir de bleu outremer, de bleu céruléum ou de terre d’ombre naturelle.

LES AUREOLES ET ACCIDENTS

Quand on pose un nouveau lavis à côté d’un 1er lavis qui n’est pas encore sec, cela peut faire des auréoles. De même si on laisse tomber une goutte. 

Il faut agir vite et absorber avec un essuie-tout. On peut aussi mettre à profit ces auréoles, en créant des feuillages, des fleurs…

Reine-Marie PINCHON vaporise énormément en cours de travail, elle travaille avec des couleurs très pigmentées ; à la fin elle ajoute sur le sec les détails. Elle associe aussi des techniques mixtes dont elle garde le secret 😊 !