PAYSAGES DE NUIT

Stage donné en mai 2022

PAYSAGES DE NUIT                                                                                                                                                                    Nelly SIMON 

Peindre un paysage alors que le soleil est couché depuis un moment est plus simple qu’on ne le pense, car l’obscurité cache les détails, les textures et les couleurs sont très peu nombreuses. Tout est dominé par des bleus sombres et des noirs, la lumière est blafarde et dépend exclusivement de la lune et des étoiles, voire des lueurs des lumières artificielles. La lune donne un éclairage froid, les lampadaires, les phares des voitures… peuvent donner une lumière plus chaude. Le ciel à l’horizon est moins sombre que le haut du ciel, ce qui fait que les 1ers plans se détachent bien sur le ciel.

1) Travailler sur photos ou peindre sur place

– Vous avez sûrement fait des tas de photos et avez été surpris des photos, car les détails ont disparu dans vos différents plans, tout se qui se détache sur le ciel est noir, alors qu’en réalité, vos yeux ont vu quand même des détails, des rochers, des herbes, avec de faibles nuances de couleur, mais ce n’est pas très précis, car l’acuité visuelle est très diminuée la nuit. Il faut donc se méfier du rendu des photos et prendre des photos aussi du 1er plan plus en détail.  

– L’idéal serait de peindre sur place, on a le temps, car la nuit dure pas mal d’heures 😊, la lune, si elle est là bouge très lentement, donc les ombres varient peu.

2) Le matériel

On va donc limiter sa palette à des bleus sombres, comme du bleu indigo, de l’outremer foncé ou rougeâtre ou du cobalt, du gris de Payne ou du noir, une terre d’ombre brûlée, éventuellement un vert sombre si vous en avez besoin, du blanc de titane. Et si c’est un paysage urbain, on peut rajouter des rouges, jaunes, car les éclairages artificiels renseigneront sur la couleur des objets ou des façades.

A l’acrylique, on utilise un peu de retardateur pour aider à faire de beaux fondus de ciel. A l’huile on dilue avec un peu de médium et très peu d’essence (diluant 2 suffirait).

3) En pratique

On va commencer par peindre le ciel, sans étoiles, sans lune…en une couche si possible, en nourrissant bien la toile. S’il y a une lune, on fait le ciel un peu plus clair autour de son futur emplacement. Et on la peint par-dessus la couche de ciel en blanc, blanc beige, pour l’huile, on réserve cette zone avant, car on n’a pas le temps d’attendre le séchage. La lune est la zone la plus lumineuse du tableau, car c’est l’éclairage principal.  Ensuite projetez avec une brosse à dents de la peinture à base de blanc (légèrement bleutée ou grisée) pour ses étoiles.

Puis, on s’attaque aux différents plans du paysages pour finir par le 1er plan. Plus on va vers le 1er plan, plus c’est sombre. En effet les plans éloignés sont plus fades. Comme on est loin des sources de lumière, les silhouettes des choses (arbres, maisons…) sont plutôt floues.

On va s’attacher ensuite à rendre les petits contrastes de tonalité à l’intérieur des ombres et pénombres, à rendre aussi les petites touches de lumière peu contrastées qui bien sûr ne sont pas blanches, mais bleutées, grisées ou même beiges, mais très atténuées, voire sales et qui ressortent sur un fond foncé.

Si le paysage est urbain, les éclairages artificiels vont éclairer les façades. Ce qui fait qu’à hauteur de l’éclairage elles sont plus claires et sombres en bas et en haut. Dans une ville, on verra plus de couleurs que loin des villes.

 

 

Alors à vous de choisir l’atmosphère que vous voulez donner : une atmosphère paisible, calme avec des contrastes assez doux ou plus inquiétante avec des contrastes plus forts, des 1ers plans plus détachés, avec des coups de pinceaux plus énergiques.