Ce thème a été traité durant 2 samedis et durant les séances, car beaucoup étaient intéressés. Certains n’étant pas fini juste avant le confinement,des conseils ont pu être donnés par mail, sms, whatsap…

Sous les photos des œuvres réalisées, vous trouverez le texte qui a été distribué, commenté, expliqué grâce à des schémas pour la projection des ombres. 

Pour ce stage le sujet était imposé: des photos que j’avais prise dans un parc voisin le long de l’Erdre. Des bosquets d’arbres au fond, des arbres un peu plus distinct et donnant de superbes ombres au sol et le choix était donné à chacun de personnaliser son tableau avec en 1er plan un arbre, dont l’écorce était visible. 

Puis, nous avons pu peindre ensemble, en un pas à pas ce paysage. 

Ce stage a montré la grande variété des approches, des styles, des choix de chacun. 

 

photo du sujet imposé
photo du sujet imposé (détail des ombres portées)
huile de Cécile Llorca
acrylique de Martine Paulay
huile de Nicole Dupin
huile de Nadette Parais
aquarelle d'Annick Lesiak
acrylique de Nicole Maisonneuve
huile de Mauricette Moreau
huile de Catherine Rio Leroy
huile de Claudine Laurent
huile de Gaëlle Olive
huile de Raymonde Rideau
pastel de Stéphanie Gilet
aquarelle de Liliane Chabot N° 1
aquarelle de Liliane Chabot N° 2
huile de Nadia Fauchille
huile de Caroline (étape avant confinement)
huile de Caroline ( en cours , étape juste avant le confinement)
pastel de Lénaïck Fenillat
pastel d'Eliane (en cours)?
huile de Virginie DUFERMONT
acrylique de Françoise Guillaume

STAGES sur les ARBRES en isolé ou groupés, et leurs ombres portées                    février 2020    Nelly SIMON

 

Intro : Le but de ce stage est de vous inviter à les observer en toutes saisons, à maîtriser ces fameux verts par une belle harmonie, faut-il utiliser les verts en tubes ou les fabriquer avec des bleus et des jaunes ? Comment traiter le feuillage, ? Faut-il peindre toutes les feuilles ou plutôt les évoquer, suggérer, donner des pistes pour que l’imagination du spectateur fasse le reste ?

Nous allons commencer par voir les arbres isolés, puis leurs ombres portées et les groupes d’arbres. Juste avant un petit rappel sur la composition du tableau et pourquoi j’ai choisi la composition que je vous propose.  En effet rien d’important au milieu du tableau, mais plutôt aux 1/3. Eviter les symétries, les répétitions de formes…Se servir des branches pour amener au point focal, donner l’envie de se promener dans votre tableau. On se pose aussi tout de suite la question : d’où vient la lumière ? Faire attention à la cohérence de l’ensemble si on s’inspire de pl. photos.

  • L’arbre isolé

Observations :

  • C’est avant tout une forme que l’on cherche à simplifier (triangle, ovale…),
  • Un port (étalé pour vieux arbres majestueux, érigé, élancé, pleureur, buissonnant pas de tronc mais des branches partant de la base, en boule et au tronc court, en colonne (pour if, peupier), en palme, ou en parasol, conique (pour les pins, sapins…)
  • Un tronc (souvent cylindrique, court, divisé, long, tordu, ou droit),
  • Son écorce (lisse, fissurée, crevassée, se détachant par plaques ou par écailles ou fibreuses),
  • Ses branches (port souple ou avec des angles, emmêlées ou plutôt parallèles, partant de tout côté, devant derrière ; regarder comment elles s’attachent au tronc (pas à angle droit), faites attention au rapport de taille avec le tronc.
  • Un feuillage ou houppier (selon son essence conifère ou feuillu, dense ou clair, taille, forme et absorption des feuilles différentes : certaines absorbent la lumière et sont donc mates, d’autres la réfléchissent et sont donc brillantes et donnent des rehauts de lumière).
  • Ses racines (+ l’arbre est vieux, + elles sont tordues et intéressantes). Au pied du tronc, la végétation est + haute, car + d’humidité,+ fougères, champignons. + loin du tronc les racines + jeunes absorbent l’eau, herbe est donc + courte, sèche.

Comment le dessiner ?  Esquisse rapide

  • On commence par le tronc depuis la base et on diminue le diamètre en montant par forcément tout droit.
  • On fait un 1er trait pour la courbe des branches principales, puis un 2ème trait pour l’épaisseur de la branche en diminuant.
  • On fait les branches secondaires souvent aussi de diamètre circulaire, tordues ou anguleuses, striées ou lisses.
  • On s’occupe des racines, sont-ils tordues ? Comment sont les herbes à côté ? Cachent-elles les racines ?

Comment le peindre ? Rappel au – 3 couleurs par objet (tronc…). Choix d’une palette réaliste ou coloriste ?

D’où vient la lumière ? frontale ? de côté ? Haute dans le ciel ou basse ? Heure de la journée, quelle saison ?

  • Médium couvrant : plissez les yeux : couleur du fond du tronc, des branches principales : brun ? gris ? puis feuillage qui se trouve le + loin sans détails, puis feuilles et branches secondaires. Les détails arrivent sur le tronc, les branches et dessiner qqs feuilles de 1er plan les + contrastées. Le pinceau va de la base vers les extrémités et on relève le pinceau à la fin pour que la branche se finisse finement.
  • Aquarelle : réserver le papier aux endroits les + lumineux. Commencer par les teintes claires puis foncer.
  • Les ombres, très importantes, car notre regard est attiré par les zones de contrastes. Elles participent activement à la composition. Sur une photo elles sont uniformes et foncées, alors qu’en réalité elles sont riches. Ce ne sont pas une absence de lumière, ni un trou noir qui absorbe tout objet et toute couleur qui s’y trouvent car il y a des lumières réfléchies…
  • Ombres propres : la partie basse de la frondaison et son côté opposé à la lumière sont dans l’ombre. Sa couleur : couleur du feuillage + foncée + du bleu + une pointe de complémentaire. Soit on fait un mélange de tout cela, soit on pose des tâches de toutes ces couleurs les unes à côté des autres (représentation coloriste).
  • L’ombre portée donne différentes indications : la provenance de la lumière, la saison, l’heure de la journée. Elle est à l’opposé du soleil. + elle est longue, + le soleil est bas. Nette et foncée près du tronc, floue et + claire à sa périphérie. Plus intense en été et vers midi, plus pâle en hiver, le matin et le soir. Elle suit le relief sur lequel elle se porte. Les ombres obéissent à la perspective en suivant des lignes de fuites vers un point de fuite qui se trouve sous le soleil et sur la ligne d’horizon comme les autres points de fuite. Les lignes de fuite ne montent pas vers le soleil, mais vers sa projection sur la ligne d’horizon. Cela est valable quand le soleil se trouve en face ou sur le côté. Mais c’est différent si le soleil se trouve dans notre dos.  Il y a des trouées de lumière dans le feuillage qui se retrouvent au sol. Il peut y avoir des rochers, des feuilles mortes…Sa couleur : couleur du sol + foncée + du bleu + une pointe de complémentaire. Soit on fait un mélange de tout cela, soit on pose des tâches de toutes ces couleurs les unes à côté des autres (représentation coloriste). Si les rayons du soleil heurtent plusieurs arbres proches, ils vont se disperser (diffraction). L’ombre portée a une valeur + claire que l’ombre propre.

 

 

 

  • Les groupes d’arbres
  • A l’arrière-plan : on ne les distingue pas chacun, on peint leur silhouette générale avec de bonnes proportions, + ils sont loin, + ils sont petits, flous. Couleurs fades (perspective aérienne), pas de détails. Très peu de contraste, un peu + foncé à leur base si on la voit, car ils sont reliés au sol par leur ombre portée. On ne voit guère les troncs. C’est cette ombre portée qui définit la limite entre un bosquet et un champ.
  • Au plan intermédiaire : on les distingue davantage, leur feuillage est mêlé, les couleurs sont + subtiles, variées. On distingue les ombres et lumières
  • Au 1er plan : contrastes lumières, ombres, couleurs + intenses, détails de l’écorce, lierre…

 

  • Les saisons pour les feuillus et certains conifères comme cyprès, séquoia
  • Printemps : peu de feuilles mais bien vert-printemps, donc beaucoup de tronc et de branches visibles.
  • Eté : abondance du feuillage, variété des couleurs, moins de branches et de tronc visibles.
  • Automne : couleurs chaudes, feuillage – dense, tronc et branches + visibles.
  • Hiver : feuilles tombées, on voit le tronc, les grosses et petites branches, de la neige possible dans les creux.
  • Les instruments : Pour suggérer tous ces différents groupes d’arbres, on va utiliser différents instruments : éponges, alu froissé, pinceaux ébouriffés secs, pinceau éventail pour faire des impressions légères et répétées de peinture (une couleur d’un côté du pinceau et une autre de l’autre côté). Des pinceaux ronds pour un effet pointilliste ou pour un effet impressionniste, des petites touches superposées. S’il y a des haies de bocages, on peut utiliser un cache. Pour l’écorce on peut gratter la peinture fraîche et faire apparaître celle du dessous et donner ainsi un effet de relief et de matière. Pour un médium couvrant, on peut mettre de la matière au 1er plan, soit au couteau pour l’huile et l’acrylique, soit pour le pastel sec un bâton + crémeux sur un bâton dur. Ainsi les 2 couches ne se mélangeront pas.
  • Les couleurs : on essaye de limiter sa palette, 2 bleus, 1 ou 2 jaunes (cadmium moyen, Naples ou ocre jaune), 1 rouge ou un TSB, une TOB… cela dépend de l’effet réaliste ou coloriste que l’on recherche. Des couleurs chaudes et d’autres froides.

On s’entraîne auparavant sur un papier pour voir les différents mélanges que l’on peut faire et ainsi choisir.

  • Progression : On esquisse le dessin sur la toile ou le papier. Veiller à ne pas avoir que des lignes verticales, équilibrer avec des courbes, des horizontales, un chemin… Puis on commence par le fond avec une peinture légère, on progresse ensuite vers le 1er Pour un médium couvrant, on s’occupe des lumières en dernier. Pour l’aquarelle c’est le contraire, on s’occupe des réserves de papier en 1er (papier sec, drawing-gum, sel…), puis un fond mouillé sur mouillé, puis mouillé sur sec et sec sur sec. En 1er viennent les couleurs claires, puis les + foncées.

A la fin, on veille à harmonie des couleurs, à répéter certaines couleurs par petites touches. On sublime !

Conclusion : observer et s’entraîner régulièrement pour arriver à maîtriser cet élément indispensable du paysage, telles sont les clés de la réussite d’un tableau qui fait voyager et rêver. Pourquoi pas, se faire un dossier avec des photos d’arbres de toutes sortes. C’est important de creuser un sujet avant de passer à un autre.