Le CUBISME avec Cézanne et ses successeurs : BRAQUE, PICASSO, Juan GRIS, Frantisek KUPKA, Lyonel FEININGER... Stage donné fin janvier et février 2023

Françoise Salaud acrylique, début
Françoise Salaud acrylique
Virginie DUFERMONT à l'huile d'après un tableau de P Cézanne
Virginie Dufermont à l'huile d'après un tableau de P Cézanne
Cécile Llorca à l'huile (début)
Cécile Llorca à l'huile
Régine Blond à l'huile
Nicole Dupin à l'huile d'après un tableau de Lyonel Feininger
Nicole Dupin à la manière de Lyonel Feininger
Nicole Dupin huile
Caroline BELLOUARD huile (début)
Lénaïck fenillat pastel
Fanny GRANIER acrylique (début)
Virginie Dufermont huile (début)
LE CUBISME  à la façon de Cézanne, Braque et Picasso        Nelly Simon    Simplification, déconstruction, géométrisation des formes amenant à la fragmentation du réel, découpage en de multiples facettes( comme des cubes) avec plusieurs points de vue, la lumière émanant des formes, insertion de lignes. Le point de départ est toujours figuratif, mais le sujet ne fait pas l’œuvre, ce sont les couleurs, les lignes et les formes.  Soit des touches parallèles discontinues souvent en diagonales, soit des taches colorées avec des dégradés à l’intérieur de la forme qui donnent du volume. Le but était de laisser le spectateur faire lui-même la synthèse optique. Il existe même des contours aux formes (pommes). Tout est important : les formes et le fond sont liés et traités avec la même importance. Il peint aussi l’air.   Cézanne est le père de l’art moderne, Picasso dira « Cézanne, le père de nous tous » . En effet, il constitue une grande rupture car il est à l’origine du cubisme vers la fin de sa vie, de l’expressionnisme, de l’abstraction, du nabis, du fauvisme. Il a aussi influencé le Blaue Reiter (ne pas imiter la nature, mais inventer les formes qu’elle suggère).  On va s’intéresser à sa période constructive: 1879_ 1887 puis synthétique, ainsi qu’à G Braque et P Picasso qui lui emboitent le pas dès 1907 jusqu’à 1914.   Cézanne est un acharné, souvent insatisfait de ses recherches, un grand observateur de la nature pour mieux la saisir en peinture. Il souhaitait la peindre sous un nouvel angle, recréer le monde de façon intemporelle pour cela il faut éliminer l’indication de la source de lumière, donc pas d’ombre et la lumière doit se trouver dans les couleurs mais aussi grâce aux contrastes, les tons complémentaires. Pour suggérer la profondeur, il utilise un principe impressionniste : les couleurs froides reculent, les chaudes se rapprochent du 1er plan.  Rien de mieux pour lui que le sud de la France avec sa végétation immuable qui change très peu selon les saisons. En cela il se détache de l’impressionnisme qui rendait la variation de la lumière, l’instant éphémère Comme il est récalcitrant à la perspective, il va devoir trouver une nouvelle façon de rendre la profondeur et c’est grâce aux natures mortes qu’il va pouvoir expérimenter ses idées, notamment la vue sous plusieurs angles, la rupture d’échelle, la dissociation couleur-dessin, l’introduction d’éléments abstraits dans la compo. Il s’attache plus à la sensation qu’à la vraisemblance. L’impression générale doit primer. Chaque toile existe dans son ensemble, chaque objet est pensé en fonction de son interaction avec les autres. Dès 1879 il met l’accent sur la structure géométrique du paysage, pour rendre la profondeur sans utiliser la perspective, De même il va découper les éléments en plusieurs facettes, ne pas mettre d’ombre, car chaque objet est lumineux. Chaque élément est pensé en fonction de son interaction avec le reste. Il va utiliser des petites touches orientées différemment selon les éléments, avec plus ou moins de l’empâtement. Puis en 1887, il va plutôt utiliser des touches colorées regroupées en blocs compacts qui structurent l’œuvre, et remplacent l’objet, les taches sont modulées (vont du sombre au clair ou du froid vers le chaud) . les limites de la couleur sont aussi celles de la forme. Tout est beaucoup plus synthétique, simplifié, les détails disparaissent, en cela il est le précurseur du cubisme.   Ses thèmes:les natures mortes: genre méprisé à son époque. Il en fera environ 200 en 45 ans. Sujet d’expérimentation pour lui de toutes ses idées. C’est intemporel. Ne se soucie pas de la perspective, bords de table pas alignés, différents points de vue. Distorsions dans la dimension des fruits nécessaire pour compenser, servir de contrepoids. La nappe blanche disparaît dans le temps. – les paysages: l’homme est absent, la ligne d’horizon haute (novateur) Environ 20 tableaux de l’Estaque. Environ 100 montagnes Ste-Victoire Il a devancé Monet avec ses séries. Au fur et à mesure, cela devient plus abstrait, les couleurs + invraisemblables, arbitraires (ciel vert), on devine à peine le paysage, c’est l’impression d’ensemble qui doit primer. – les portraits: souvent des hommes, 20 autoportraits pas avenants, 44 de sa femme. Les poses sont des séances de torture. Aucun sentiment ne transparaît, l’impression générale doit primer sur la ressemblance (figure traitée comme un fruit). Toile vierge par endroit. – les joueurs de carte: 5 versions, le nombre des personnages présents diminuent jusqu’à un face à face plein de tension. La compo se simplifie. Elle est souvent triangulaire, beaucoup de lignes, de diagonales, de couleurs qui se répondent. – Les baigneuses, les baigneurs: environ 200 dont seulement 9 avec les deux sexes ensemble. Grandes compo à la fin de sa vie en vue d’être exposées, il veut harmoniser l’homme et la nature. Il se libère de la notion du beau, les corps sont difformes, les visages inachevés, pas de tension sexuelle. L’important c’est l’ensemble, la composition est triangulaire ou circulaire.   Dès 1907 Georges Braque et Pablo Picasso approfondissent ce cubisme dit cézanien, avec souvent une palette plus sombre. Un des tableaux de Braque « Maisons à l’Estaque » est tout à fait du style de Cézanne   Dès 1909-1910, on parle de cubisme analytique avec en plus Juan GRIS, c’est une analyse des formes pour les représenter à l’aide de formes géométriques simples, elles sont en plus grand nombre. C’est une décomposition des formes et leur recomposition abstraite par multiplication des points de vue. La couleur est presque inexistante, l’accent est mis sur les formes   Puis apparaît le cubisme synthétique dès 1912 avec l’introduction de collage (nouveau), de texte (nouveau), de techniques mixtes, la réalité tend à disparaître. On insère plusieurs objets les uns dans les autres, par contre il y a moins de changement de points de vue, moins d’ombrage aussi.   En 1911, élargissement du cubisme avec la création d’un groupe « la section d’or » avec Frantisek Kupka, Robert DELAUNAY, Francis PICABIA, Fernand LEGER, les couleurs sont plus vives. On parle de cubisme orphique, en lien avec Orphée (poète, chant, lyre). Il vise à se passer progressivement de la matière reconnaissable et à se baser sur la forme et la couleur pour en communiquer le sens.